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Mohammed VI, un roi qui se veut moderne : Retour sur les points clefs de 18 ans de règne

 

«  Le Roi est mort, vive le Roi ! ». Le 30 juillet 1999, après trente-huit années de règne de Hassan II marquée ponctuellement par des vagues de contestations dont le paroxysme fut la tentative de coup d’Etat du 10 juillet 1971, Mohammed Ben El Hassan Alaoui, dit Mohammed VI devient le vingt-troisième monarque de la dynastie alaouite.

On se prose à travers cet article de faire le bilan de près de deux décennies de règne, dont le point culminant fut sans nul doute la révision constitutionnelle de 2011 modernisant le visage de la monarchie alaouite et reflétant un Maroc qui se veut être le fruit de l’alliance entre tradition et modernité.

  1. Le droit des femmes

Comme nous l’avons précédemment souligné dans un article dédié à la nouvelle Moudouwana(https://discoverymorocco.net/nouvelle-moudawana-miroir-dun-maroc-contemporain-equilibrant-traditions-modernite), dès son accession au Trône, Sa Majesté le Roi Mohamed VI fait de la condition de la femme une priorité royale. L’adoption du nouveau code de la famille en 2004 fut considérée comme une victoire pour les femmes dans la mesure où l’égalité entre les sexes fut gravée dans le marbre. On peut dire que dans l’ensemble, cette réforme a contribué à l’amélioration du statut et de la condition de la femme marocaine dans la décennie qui a suivi son entrée en vigueur. En dépit d’un bilan à mettre en perspective, on peut affirmer que l’adoption de la réforme de la Moudouwana est une avancée majeure dans la lutte pour les droits des femmes. Il n’en demeure pas moins qu’en plus de cette réforme inédite, d’autres réformes devront être menées afin d’affirmer l’égalité et d’améliorer la situation des femmes car comme le disait Simone De Beauvoir « [..]il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis [..]».

  1. La lutte contre la pauvreté

Dans son discours du 18 mai 2005, le souverain marocain annonce la mise en place de l’initiative Nationale pour le Développement Humain dont l’action fut guidée selon trois axes : s’attaquer au déficit social dont pâtissent les quartiers urbains pauvres et les communes rurales les plus démunies, promouvoir les activités génératrices de revenus stables et d’emplois, tout en adoptant une action plus imaginative et plus résolue en direction du secteur informel et enfin venir en aide aux personnes en grande vulnérabilité, ou à besoins spécifiques, pour leur permettre de s’affranchir du joug de la précarité, de préserver leur dignité et d’éviter de sombrer soit dans la déviance, soit dans l’isolement et le dénuement extrême. De ce fait, l’indice de développement humain du Maroc est passé de 0.51 en 2000 à 0.63 en 2014.

  1. La réintégration du Maroc à l’Union Africaine

Le 30 janvier 2017, sur les 54 chefs d’Etats africains réunis à Addis Abbeba, 39 votent en faveur du retour du Royaume au sein de l’organisation internationale régionale. Rappelons qu’Hassan II avait pris la décision de quitter l’OUA, ancêtre de l’union africaine après l’adhésion de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) au sein de l’organisation. Fort de sa position de premier investisseur africain sur le continent, le Maroc de Mohammed VI entend bien continuer la politique, tant économique qu’étrangère, entreprise par le souverain sur le continent.

  1. L’environnement

L’organisation de la COP22 dans la ville ocre, en plus d’octroyer de la visibilité pour la ville de Marrakech, désormais mondialement connue, témoigne du virage écologique qu’entreprend le Maroc. En effet, en plus de l’inauguration de la plus grosse centrale solaire du monde le 4 février 2016 à Ouarzazate (Noor1), suivie de son extension répondant au nom de Noor2 dont la construction fut lancée le 1er avril 2017, le gouvernement lance l’opération « zéro mika » en juillet 2016 avec pour ambition l’éradication de la production et de l’usage des sachets en plastique, toujours dans une perspective environnementale et écologique.

  1. La question Amazighe

Dans son discours du 17 octobre 2001, prononcé symboliquement  depuis Khénifra, le souverain souligne que  « l’amazighe constitue un élément principal de la culture nationale, et un patrimoine culturel dont la présence est manifestée dans toutes les expressions de l’histoire et de la civilisation marocaine » et annonce en conséquent la création de l’Institut Royal de la culture amazighe. Plus tard, dans la continuité de la révision constitutionnelle, il est procédé à l’officialisation de la langue amazighe.

 

  1. La révision constitutionnelle

La révision de la norme suprême constitue sans doute le paroxysme de la modernité à laquelle aspirait Mohammed VI lors son intronisation. Dans son discours du 17 juin 2011, le souverain marocain annonce à son peuple « un tournant historique et déterminant dans le processus de parachèvement de la construction de l’Etat de droit et des institutions démocratiques ». Dans le nouveau texte soumis à l’approbation populaire le 1er juillet 2011, il est question de l’octroi de nouveaux pouvoirs au premier ministre qui répond désormais à l’appellation de « président du gouvernement » et de réforme du système judiciaire.

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