Décidément, il y a des jours où la profession est remise en question, bien est celle du journalisme. Cette fake news reprise inconsciemment par des médias étrangers sans prendre en compte les principes élémentaires de la profession. Le divorce du roi Mohammed VI avec son épouse la princesse Lalla Salma est devenu l’attraction médiatique pour les confrères espagnols et algériens.
Si le parjure est pour devise courante chez nos deux voisins en ce qui concerne le Maroc, le journaliste chez eux demeure non assujetti quant à la déontologie de la profession et au professionnalisme que celle-ci incarne, lorsqu’il est mention du Maroc.
Cette fake news trouve sa source en date du 26 février 2018, lorsque la photo du sujet dudit débat est postée pour la première fois sur les réseaux sociaux. Elle trouve naissance par un communiqué partagé par l’agence presse marocaine, MAP. Dans cette image, prise visiblement et vraisemblablement après l’opération réussie, selon les dires de l’équipe médicale. Cette image incarnée par le souverain allongé sur son lit à la clinique, entouré de ses enfants, de ses sœurs et de son frère.
Immédiatement, l’image est partagée sur les réseaux sociaux. S’il y a le citoyen qui souhaite un prompt rétablissement, l’autre citoyen a commencé à se poser des questions sur l’absence de la princesse Lalla Salma dans ce cliché. La spéculation va bon train, puisque c’est depuis les commentaires Facebook, que le divorce a trouvé son théorème fictif.
Mais attendu que, cette image est probablement, celle d’une prise privée, c’est-à-dire à l’initiative familiale, la princesse peut très bien être présente dans la pièce, sans être présente dans la photo. C’est-à-dire, derrière l’objectif photographique par exemple. Vu son caractère c’est fortement et probablement le cas.
Les ennemis de notre pays n’ont pas attendu le jour férié pour porter atteinte à notre emblème et à nos institutions, bien au contraire. Un vulgaire blog qui se prétend site d’informations ayant pour but à « dénoncer » et « à lever le voile » sur les « pratiques cachées » de notre pouvoir exécutif. L’individu en question, algérien, prétend être un journaliste marocain ou un hacker marocain (l’individu est incapable de sécuriser son propre site), il est le premier à avoir spéculé par écrit en reprenant des propos de commentaires sur Facebook, tout en ayant écrit un article à ce sujet.
Nous pouvons citer à cet effet, « Un journal anonyme dont les ficlles sont tirées par les services secrets marocains a confirmé les rumeurs sur l’existence d’un conflit entre Mohammed VI et son èpouse, Salma Bennani, qui, apparemment, n’a pas supporté les légendaires sauts d’humeur d’un roi malade et anéanti par les médicaments, notamment les cortisones. » Observer les fautes d’orthographe, le tout dans un site avec un template gratuit, un site réalisable en quelques secondes et enfin un professionnalisme latent. Ce même site est souvent repris par la presse algérienne, car pour celle-ci, le genre d’information est équivalant aux câbles de Wiki Leaks, en essayant d’inventer un contexte et de pouvoir ainsi véhiculer des mensonges sous aspect de propagande tiers-mondiste. Heureusement que le ridicule n’est de moquerie que dans un sketch.
Jusqu’ici nous sommes passés d’une image décrite, d’un commentaire de description, d’une rumeur, d’un journal anonyme, à un blog vulgaire tenu par un algérien anxieux et complexé par la bêtise qu’incarne son pays.
Là où c’est plus sérieux, plus drôle, c’est lorsque la fake news est reprise par la presse people et en l’occurrence le très connu média espagnol, « Hola ». Ce média commence sa spéculation dès le 27 février 2018 par présenter l’image du communiqué de la MAP et de l’opération réussie. C’est justement le but d’un organe de presse people, créer de la sensation, du buzz, du scandale. En demi-teinte de fin d’article, il est possible de lire : « A la que no se vio en la imagen fue a su esposa, la princesa Lalla Salma, porque quizá fue la responsable de realizar la instantánea o permaneció en Rabat. «
Quelques jours après, soit le 21 mars 2018, ce média espagnol revient à la charge avec « un scoop », « PRIMICIA: Mohamed VI y la princesa Lalla Salma se han divorciado ». Dans cet article, il est possible de lire le paragraphe suivant : « El rey Mohamed VI, de 54 años, y la princesa Lalla Salma, de 39, se han divorciado y ya es efectivo, según confirman varias fuentes cercanas a Palacio a ¡HOLA!. Esta noticia se produce justo el día en el que la pareja habría celebrado su decimosexto aniversario de boda. »
Ce média va jusqu’à s’inventer des sources et mettre en jeu sa réputation pour spéculer, puisque ce média a ensuite publié deux autres articles, l’un sur la probable vie de la princesse Salma après son divorce et un autre article concernant l‘histoire d’amour entre le roi et la princesse en reprenant encore une fois des photos plus anciennes.
Pour ce média espagnol, la dernière apparition du couple royal remonte en avril 2017 et au mois d’octobre 2017 pour la dernière apparition de la princesse Lalla Salma : « La pareja llevaba un tiempo distanciada, desde el viaje que hicieron en abril de 2017 a Cuba y Miami. A partir de entonces, la desaparición de la princesa Lalla Salma de la escena pública ha sido evidente. La última vez que la vimos ejerciendo de Princesa fue el pasado mes de octubre, en la inauguración del museo Yves Saint Laurent en Marrakech. »
Pourtant, la véritable dernière apparition du couple royal remonte à la semaine du 27 décembre 2017, comme en témoigne cette vidéo prise à Paris dans un magasin. En ce qui concerne la princesse Lalla Salma, sa dernière prestation publique remonte au 12 décembre 2017. En effet, la princesse a présidé un hommage rendu à l’artiste peintre Mohamed Amine Demnati, à Rabat.
Le roi Mohammed VI et son épouse la princesse Lalla Salma, il y a quelques jours en France. Ils ont été aperçus dans un centre commercial, chez Truffaut. Actuellement le souverain est au Gabon.
Publié par Discovery Morocco : Découvrez le Maroc autrement sur samedi 30 décembre 2017
Le même média algérien (cité plus haut) a d’ailleurs introduit une thèse fictive du décès du roi Mohammed VI. Mais l’effet de cet article n’a pas trouvé échos en raison des photos partagées par les marocains du Monde avec le roi Mohammed VI. En réalité, il est plus que probable d’apercevoir une comète que de voir le président algérien Abdelaziz Bouteflika sur la scène publique, en état de capacité, voici ce qui irrite nos voisins. Ainsi ce genre de fausses nouvelles est une monnaie courante chez nos voisins et au sens général dans la presse occidentale.
Ainsi cette fake news a été reprise par une grande partie de la presse algérienne et espagnole, puis délicatement par la presse française. Allant même jusqu’à créer des conclusions c’est le cas de ce média non professionnel et qui stimule bien souvent des jobarderies : « Le roi du Maroc, Mohammed VI, a… royalement ignoré la question de son divorce avec Lalla Salma, et a préféré exprimer ses chaleureuses félicitations et ses vœux sincères de santé et de bonheur au Président grec Pavlopoulos. »
Puis, autre cas stupéfiant et c’est là que l’on voit le niveau des journalistes en Occident, un journaliste représentant visiblement l’agence presse espagnole EFE a posé la question à Mustapha El Khafi, porte-parole du gouvernement, concernant la véracité sur cette fake news. Les journalistes en Occident spéculent sur un certain refus par le porte parole du gouvernement de répondre aux avant-propos du protagoniste représentant l’organe de presse espagnol, sauf qu’il n’a à aucun moment refusé de commenter. Il a simplement rappelé les règles du protocole, puisque les affaires en lien avec le Palais-Royal sont du ressort du Cabinet Royal à Rabat. Encore une fois, le professionnalisme du journaliste est à moindre mesure censé le savoir.
Les journalistes continuent de mal interpréter, de créer un sentiment de doute et de fomenter une rumeur pour entretenir une faiblesse à l’égard de nos institutions. Les marocains doivent comprendre qu’ils ont des institutions et des lois et les étrangers doivent comprendre que le Maroc est un Etat libre, indépendant et souverain.
Il est également impératif d’enquêter sur deux suppositions, la première ,si ce divorce est avéré véridique, il est primordial de mieux gérer la communication au sein du cabinet royal, et organiser cet aspect, plutôt que laisser courir une information sans un contrôle efficient. Si en seconde supposition, le divorce n’est pas avéré véridique, il faut sanctionner, exiger des réparations pour le préjudice subi et ne pas hésiter à retirer les accréditations à certains médias.
Enfin, le citoyen lambda pourrait nous dicter, le « pourquoi le Palais ne réagit pas à cette rumeur ? ». Il est primordial que le citoyen cesse de croire les fables des réseaux sociaux, que le citoyen soit apte à comprendre qu’une information en lien avec le Palais ne peut émaner que du Palais, on appelle cela une communication formelle. De même, il en est de la responsabilité et du professionnalisme d’un journaliste et au sens large d’un média que d’informer avec certitude, avec enseignement, et conformément à un communiqué et des principes respectant la loi. Voici la règle éthique que doit prendre en compte le journaliste avant de conjuguer son premier verbe.
Étant donné que je n’utilise que ma plume et le verbe, permettez-moi d’imposer comme visa de sortie, une citation du Sieur Machiavel, « La calomnie irrite les hommes et ne les corrige pas ».
Armando Smith.