Le statut dans la cité Musulmane au Maroc

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Le statut de la cité Musulmane au Maroc par Danier Rivet

Le statut de la cité Musulmane fait partie de l’histoire du Maroc. Dans le livre « Histoire du Maroc », Daniel Rivet décrit dans sa partie du livre « Esclaves et Harâtin »:

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À partir du moment où l’Islam modèle la société tout entière (fin du Xe-début du XIVe siècle), il introduit une hiérarchie des hommes régie par le Coran et le droit malékite, qui distingue trois catégories de personnes: les hommes libres (ahrar), les gens du Livre qui bénéficient du statut de protégés (ahl al-dhimma) et les esclaves (abids).

L’homme libre (hur) est un musulman: l’équation entre les deux termes est unsécable. Être musulman ne confère pas seulement des droits et privilèges, mais des devoirs , dont celui d’entreprendre le jihâd pour défendre ou agrandir le territoire de l’Islam -dâr al-islâm), mais aussi le pèlerinage à la Mecque, qui resserre le sentiment d’appartenance à la communauté-monde des croyants (l’umma). Peut-on ranger dans cette catégorie les femmes musulmanes? La réponse est mitigée. Les femmes accèdent à la parité avec les hommes aux biens du sacré. Il y a égalité ontologique entre les sexes quand il s’agit du domaine du croire, mais infériorité statutaire dès lors qu’on aborde le terrain de l’agir en société.

[…]

L’affranchissement des esclaves liés au commerce triangulaire

Relégués tout au bas, mais non au ban de la société, les esclaves jusqu’au XVIIe siècle, sont indifféremment blancs et noirs. Les esclaves blancs (sakaliba) sont capturés sur le front du jihâd en Espagne jusq’au XIVe siècle, puis en Méditerranée, lorsque la guerre de course fait rage au XVIIe siècle. Ils représentent, pour les souverains qui en acquièrent le monopole de l’emploi et de la vente, un moyen de pression pour traiter avec les monarchies européennes (le rachat est au coeur de ces relations), mais aussi un vivier où puiser des agents porteurs d’un savoir technique et une milice au loyalisme à toute épreuve, faute d’attache avec la société autochtone. Mais à la différence de la régence de Tunis, le Maroc ne se dote pas d’un corps de mamelouks, c’est-à-dire d’esclaves issus du Caucase ou des Balkans reconvertis en serviteurs d’élite ou en prétoriens.

Ce sont, à partie de la fin du XVIIe siècle, les esclaves noirs attachés à la Maison du sultan, qui joueront ce rôle de milice et, une fois affranchis, d’hommes de confiance du souverain. Or, à partir des temps modernes, on trouve des abîd à tous les niveaux de la société. En ville, ils sont attachés au service d’une dâr (grande maison bourgeoise). L’homme est portier, les femmes sont cuisinière, musicienne, nourrice (la dada, figure familière de l’enfance d’hommes bien nés), concubine.

En triby, dans les grands domaines des zaouïas et des caïds d’importance, ils sont réduits à la condition d’objets/ outils travaillant la terre dans des conditions proches des esclaves des Antilles. Mais quelques-uns exercent le rôle d’intendant, munis des clés donnant accès aux chambres à provisions et au trésor de la dâr. Ils épousent la destinée de leur maître jusqu’à partir avec lui acconplir le hadj et être affranchis à leur retour.