LE MAROC EN 1830

SOUS COPYRIGHT.

L’histoire du Maroc depuis 1830, vu par Pennell: À l’hiver 1829-1830, Edward Drummond-Hay, le nouveau consul britannique à Tanger, se rendit à Marrakech pour présenter ses lettres de créance. Escorté par la cavalerie armée du sultan, il parcourut la côte atlantique avant de frapper à l’intérieur des terres.

Après avoir terminé ses activités officielles, il a fait un court voyage dans le Haut Atlas enneigé, puis est reparti de l’autre côté du pays sur la côte de Rabat. De là, il a suivi la maison du rivage. Le voyage a duré près de trois mois.

La route en forme de croissant de Drummond-Hay le menait à travers la forêt, les plaines caillouteuses, les champs cultivés et les villages de montagne. Il a manqué les déserts, la côte méditerranéenne et Fès, l’autre capitale, mais c’était une introduction très éducative au Maroc. Drummond-Hay, désireux d’apprendre, a gardé des registres détaillés de son voyage; une série d’instantanés de sa nouvelle maison.

Ancien antiquaire classique, il chercha assidûment les vestiges romains et phéniciens et songea au passé. En comparant la pauvreté autour de lui avec une histoire glorieuse imaginée, il a vu une société statique se décomposer lentement.

Le consul britannique n’était pas le seul voyageur à avoir laissé un récit de son voyage au Maroc cet hiver-là. Ahmad bin Tuwayr Al-Janna est venu de l’extrême sud de l’actuelle Mauritanie. Ce savant de l’oasis isolée de Wadan se rendait à La Mecque en pèlerinage et il était plongé dans un passé classique très différent de celui de Drummond-Hay. Musulman convaincu, il a cherché la compagnie d’autres érudits islamiques et a retracé ses propres origines familiales au Maroc sept générations auparavant.

Pourtant, lui aussi était un étranger qui voyait le Maroc avec les yeux d’un étranger. Aucun des deux hommes ne savait que le changement, soudain et profond, serait très bientôt imposé au Maroc.