Croissance de la Fintech en Afrique
La Fintech en Afrique sont en pleine croissance rapide, et les perspectives sont des plus prometteuses. Le cabinet McKinsey prévoit un chiffre d’affaires de 30,3 milliards de dollars d’ici 2025, soit huit fois plus qu’en 2020. Cependant, comment se matérialise cette croissance sur le terrain ? Oumar Diallo, membre fondateur de Sen Startup Digital et entrepreneur dans le secteur de la technologie, évoque un bouleversement majeur. Un bouleversement qui touche en particulier dans le domaine des paiements de salaires et d’acomptes, ainsi que dans le domaine des services de mobile money, tels que le P2P (personne à personne).
L’arrivée des plateformes fintech a révolutionné les paiements de salaire et d’acomptes sur le continent, explique cet expert sénégalais, en citant des entreprises telles qu’Oya avec son produit Fintra, Wave, Orange Money, Flooz de Moov, Tmoney, Capay au Gabon, Dreamcash et Ejara au Cameroun, sans oublier le géant M-Pesa en Afrique de l’Est, Free Money et MTN, ainsi que des agrégateurs tels qu’Intouch et Paynah en Côte d’Ivoire, avec Djamo, et des prêts ad hoc comme Lebfay.
Lire aussi : Le premier géoportail dédié au patrimoine matériel marocain
Une croissance non uniforme
Ces services, ajoute-t-il, sont souvent plus accessibles et moins coûteux que les services financiers traditionnels, contribuant ainsi à réduire les obstacles à l’inclusion financière, tout en offrant des opportunités lucratives aux entrepreneurs. Cependant, la croissance et le développement des fintechs ne se réalisent pas de manière uniforme sur le continent africain.
Selon notre interlocuteur, le Kenya, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Sénégal (leader en Afrique de l’Ouest francophone), le Cameroun depuis peu, le Ghana, l’Ouganda, notamment dans le secteur du nano-crédit, la Côte d’Ivoire, l’Égypte avec les tontines, l’Algérie et le Maroc mènent la danse, bien que ces deux derniers accusent un retard par rapport à leurs homologues africains cités en premier.
Dans certains pays, principalement anglophones, poursuit Diallo, la croissance est rapide, en grande partie grâce à la démographie favorable, ainsi qu’à l’utilisation de la langue anglaise, qui facilite les relations avec les investisseurs. L’entrepreneur sénégalais souligne également que le fait d’avoir des banques centrales nationales joue un rôle d’accélérateur pour les pays qui ne font pas partie d’une union monétaire régionale.
Lire aussi : MASEN intensifie ses efforts pour la production d’hydrogène vert au Maroc
Des défis à relever
Cependant, malgré cette croissance impressionnante, de nombreux défis subsistent. Diallo insiste sur la nécessité pour les fintechs et les régulateurs de coopérer et de s’aligner sur les réglementations en vigueur. La régulation, la sécurité technologique, la couverture Internet, et la disponibilité des fonds pour les fintechs, ainsi que pour les opérations de vente au détail, restent des défis majeurs. Il déplore également le manque de spécialistes dans le domaine des due diligence et les coûts élevés associés à leur consultation.
Visitez notre page Facebook et Linkedin pour des contenus diversifiés.