MAROC: TAZMAMART

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SOUS COPYRIGHT

Dans leur livre “Maroc : La mondialisation et ses conséquences “, décrivent Shana Cohen et Larabi Jaïdi :

Dans les années 1980, sous la pression du Club de Paris, d’un groupe de pays créanciers et d’organisations internationales comme Amnesty International, le roi Hassan II a commencé à libérer les prisonniers politiques arrêtés dans les années 1960 et 1970. La plupart de ces prisonniers avaient soit participé à des mouvements marxistes, soit été associés à deux coups d’État ratés au début des années 1970.

En 1991, Hassan a fermé la célèbre prison de Tazmamart, où il avait enfermé les officiers arrêtés dans le cadre des coups d’État. Ahmed Marzouki, dans sa chronique des dix-huit années passées à Tazmamart, décrit des cellules de prison de trois mètres de long sur deux mètres et demi de large avec une dalle de ciment pour un lit.

Le long d’un mur se trouvent les toilettes et des trous pour le passage de l’air. Privés de lumière et de compagnie, lui et ses codétenus ont été autorisés à sortir de ces cellules une trentaine de fois pendant leur détention. Marzouki se souvient de son environnement :

“Le mobilier de la cellule n’était ni spartiate ni rudimentaire, il était réduit à la plus simple expression. Une assiette, une carafe et un pichet d’eau, pouvant contenir cinq litres, ont été déposés près de ce que l’on pourrait appeler pompeusement, ou dérisionnellement, nos toilettes. Le pichet était rempli une fois par jour et cette petite quantité devait servir à boire, se laver et nettoyer nos vêtements…”

Marzouki poursuit en racontant comment les prisonniers ont porté les mêmes vêtements pendant trois ans, mangé de la vaisselle cassée et sale, et reçu les mêmes repas de pain et de mauvais café au petit déjeuner, de lentilles, de pois chiches….

[…]

Un gouvernement d’alternance est arrivé au pouvoir vers la fin de la vie d’Hassan II, en 1997 (il est mort deux ans plus tard). Ce gouvernement était composé de partis d’opposition dirigés par l’USFP (l’Union Socialiste des Forces Populaires).

[…]

On pourrait analyser ce processus de libéralisation au Maroc comme la conséquence des pressions externes des organisations internationales de défense des droits humains. Certes, les efforts des gouvernements européens et d’organisations telles qu’Amnesty International pour fermer Tazmamart et éliminer d’autres violations des droits de l’homme ont poussé le regretté roi Hassan II à entamer des réformes.

De même, on pourrait dire que la mobilisation des acteurs nationaux, par exemple les organisations de femmes, a conduit le Roi et les gouvernements successifs à institutionnaliser des politiques plus libérales, de la réforme de la Moudawana, ou code de la famille, à la liberté accrue de la presse.

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Je me représente comme Ambassadrice du Maroc, j'écris sur mon pays et je le défends, je le découvre chaque fois où j'écris un article. Mon pays est riche avec de divers culture, Mon Maroc est à moi et à tous ceux qui l'aiment profondément. Hommage à mon père qui m'a toujours appris l'amour de la patrie. J'aime écrire sur l'histoire du Maroc en collectant des extraits des livres.