LES PROTECTEURS, LES PUPILLES ET LES REBELLES

MARRAKECH D'ANTAN. SOUS COPYRIGHT.

Dans le livre « Maroc : L’éveil islamiste et autres défis » de Marvine Howe, écrit selon elle: Le roi marocain, Abdel Malik, mourut d’une maladie au début de la bataille, mais son armée mit en déroute les forces combinées de son prédécesseur, l’ancien roi Moulay Mohammed, et de son allié, le roi portugais Sebastiao, qui avait espéré reprendre pied au Maroc.

Le frère du défunt roi Abdel Malik, Ahmad, fut proclamé sultan et on lui donna le titre de « Al Mansour », le vainqueur, le nom sous lequel on se souvient de lui. Bâtisseur prodigieux, Al Mansour fit revivre Marrakech avec des œuvres telles que le vaste palais Badia, le richement décoré Ben Youssef Medersa (ancien pensionnat théologique, aujourd’hui musée) et les tombes saadiennes, dont la grandeur est encore visible. Sa réalisation la plus remarquable, cependant, a été d’arrêter l’avance des Turcs ottomans, qui avaient pris le reste de l’Afrique du Nord.

L’historien Jamil Abun-Nasr note que le sultan Ahmad a défendu le Maroc contre les envahisseurs ottomans en réorganisant son armée sur le modèle ottoman, les Turcs fournissant des compétences techniques. Avec la force professionnelle menée par des renégats chrétiens et des Andalous (musulmans exilés d’Espagne), Al Mansour a préservé la stabilité de son règne. Il fit également d’importantes incursions dans le Sahara jusqu’au royaume de Gao sur le Niger, où un protectorat marocain fut établi, apportant au trône saadien des richesses en or, esclaves, ébène et cornes de rhinocéros.

Après la mort d’Al Mansour en 1603, la dynastie saadienne s’est désintégrée à la suite de querelles familiales et le Maroc s’est divisé en plusieurs principautés indépendantes. Pendant cette période, alors que l’autorité centrale était affaiblie, les gens se tournaient vers les cheikhs et les marabouts locaux, qui jouaient depuis longtemps un rôle important dans l’éducation et la vie morale du pays. Si la position du sultan n’était pas contestée, les tribus avec leurs chefs religieux et leurs saints hommes conservaient une grande autonomie dans les campagnes.