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LE GENRE FÉMININ

Dans son livre « Gender on the Market : La femme marocaine et le renouveau de la tradition « , décrit Deborah Kapchan :

[…]

L’identité marocaine est difficile à fixer, changeant en fonction de son point de vue géopolitique et linguistique. Bien que l’arabe soit la langue nationale, il existe une importante population berbère, parlant trois dialectes régionaux différents : Tamazight, Tachilhit et Tariffit.

Bien que les termes « créolisation » et « hybridation » fassent tous deux référence à un processus de contact linguistique et symbolique, j’ai choisi ce dernier pour décrire ce qui se passe dans les économies expressives des femmes marocaines.

« L’hybridation, terme extra-linguistique, offre la possibilité d’examiner le mélange des formes linguistiques sur les plans pragmatique, symbolique, générique et sémantique tout en évitant les limites de l’usage purement grammatical du terme. le mot « hybride » est particulièrement approprié, exprimant non un processus agglutinant, ou un processus qui coupe et colle, mais un véritable mélange et mélange des formes.

[…]

Le domaine privé et le domaine public se distinguent sur le plan opérationnel après le début de la mobilité sociale, les gens étant de plus en plus confrontés à l’étranger et à l’étrange. L’interaction avec l’étranger a toujours été une condition du marché itinérant au Maroc, c’est pourquoi le rôle des femmes dans ce pays devient important pour comprendre les changements de la société en général :

La présence des femmes dans ce domaine le plus public, que ce soit à la campagne ou en ville, remet en question la notion de sphères séparées, mettant en relief les luttes de classe et de genre.

En période de stabilité, les inversions rituelles des rôles du marché sont moins menaçantes, étant plus facilement catégorisées comme basses et polluantes, éloignées des couches « supérieures » du corps social.

Dans un climat socio-économique instable, le site du marché est perçu comme un véritable site de contagion et de subversion. Au Maroc, le discours et le comportement du marché sont étroitement surveillés par les politiciens et les responsables civiques.

Les places de marché itinérantes sont de plus en plus éloignées de la ville ou sont complètement rasées et remplacées par des magasins centraux, permanents et plus chers. Le phénomène du prix fixe prend de l’ampleur, faisant taire les voix de la négociation.

[…]

Les femmes sur le marché sont aussi dans la rue, et en grand nombre. Ce n’est qu’en réponse à ce que Mernissi appelle  » un monde d’identité sexuelle mouvante et volatile  » que la polarisation des sphères privée et publique prend forme (1987 : xxviii).

Pour chaque appel à la « tradition » (quelle que soit sa définition récente), il y a une multiplicité de voix qui se rallient pour des définitions nouvelles et hybrides de l’identité sociale. Parce que la dichotomie privé/public est remise en cause par la pratique sociale, son maintien doit être surveillé en permanence. On y retrouve les tensions créées par la construction en cours des polarités et l’hybridation qui menace de les démystifier.

Zineb SKARABI
Zineb SKARABI
Je me représente comme Ambassadrice du Maroc, j'écris sur mon pays et je le défends, je le découvre chaque fois où j'écris un article. Mon pays est riche avec de divers culture, Mon Maroc est à moi et à tous ceux qui l'aiment profondément. Hommage à mon père qui m'a toujours appris l'amour de la patrie. J'aime écrire sur l'histoire du Maroc en collectant des extraits des livres.
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