Driss Basri est né le 8 novembre 1938 à Settat, au Maroc. Homme politique marocain, il a exercé les fonctions de ministre de l’Intérieur de 1979 à 1999. En 1983, Driss Basri est devenu le bras droit du roi Hassan II et le numéro deux du régime jusqu’à sa fin dans les années 1990.
Son nom a été associé aux « années de plomb », une période au Maroc entre les années 1960 et le début des années 1990, sous le règne du roi Hassan II, caractérisé par la suppression de l’opposition: des dissidents ont été arrêtés, exécutés ou « disparus », les journaux étaient fermés et les livres interdits. On pense qu’il y a eu des centaines de meurtres et de disparitions forcées pour des motifs politiques. En outre, on pense que les arrestations arbitraires et la torture ont touché beaucoup de personnes, y compris certaines personnes hors des réseaux d’opposition.
Driss Basri est accusé d’être responsable d’un événement qui s’est déroulé en 1984. Mohamed el-Battiui, alors membre de l’Union des étudiants marocains, aurait été incarcéré sans motif. Durant ses 20 jours de détention, il aurait été torturé plusieurs fois par jour. Il a ensuite été condamné à trois mois d’emprisonnement supplémentaires pour violation de l’ordre public.
Après que le roi Mohammed VI eut accédé au pouvoir en 1999, succédant à Feu Hassan II, Driss Basri fut démis de ses fonctions ministérielles le 9 novembre 1999. Il s’installa à Paris où il mourut le 27 août 2007.
Le 17 novembre 1999, Mohamed el-Battiui a intenté une action contre Driss Basri devant un tribunal de Bruxelles, en Belgique. Il a accusé M. Basri d’avoir participé à la commission de crimes contre l’humanité, en particulier d’emprisonnement arbitraire, de torture et de persécution de groupes combattant le roi Hassan II.
L’action était possible parce que le droit belge autorisait les tribunaux nationaux à connaître des affaires de crimes présumés, y compris de génocide et de crimes contre l’humanité, qui se sont produits n’importe où sans que ces crimes présumés aient un lien avec la Belgique. La loi belge prévoyait donc probablement l’exercice le plus large de la compétence universelle en matière de crimes contre les droits de l’homme, quel que soit le pays. En vertu de la loi sur la répression des violations graves du droit international humanitaire, promulguée en 1993 (modifiée en 1999 et devenue caduque en 2003), les tribunaux belges pouvaient juger des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide commis par des non-Belges hors de Belgique contre les non-Belges, sans même la présence de l’accusé en Belgique.
Il est décédé le 27 août 2007 avant d’être jugé.