En 2016, le secteur de l’artisanat marocain représente 8,6% du PIB du Royaume et représente le deuxième poste d’emploi après l’agriculture. Il permet, à près, d’un tiers de la population de vivre.
L’exploitation de l’agraneraie et plus particulièrement la production d’huile d’argan permet à plus de deux millions de marocaines et marocains de subsister.
De plus, le ministère mise sur la formation avec l’émergence d’acteurs de référence. En effet, le secteur séduit de plus en plus de jeunes dans la population active.
Enfin, il est important de signaler que le touriste joue un rôle primordial dans la survie de ce secteur, puisque les recettes des produits vendus, notamment dans les souks, permettent à de nombreuses familles rurales de vivre.
Crise du secteur et défis à relever :
Le secteur de l’artisanat est en crise du fait de la faible représentativité institutionnelle et un manque d’organisation flagrant malgré la décision de labeliser les produits. En effet, un manque de définition claire du secteur, d’un point de vue légal, aggrave les conditions sociales des artisans.
Par ailleurs, même si des coopératives ayant pour vocation de perpétuer les traditions en assurant une formation des artisans se sont développées, ce secteur possède un système de formation et de promotion qui reste limité. Par manque d’information, les artisans sous-estiment l’impact qu’ils ont sur les ressources naturelles en ayant une mauvaise exploitation des matières premières.
Face au chômage des jeunes, certains jeunes se lancent dans des secteurs comme l’artisanat ou la pêche pour subvenir à leurs besoins mais le secteur bancaire n’accompagne pas les entrepreneurs et donc les innovateurs du secteur. Dans un contexte de mondialisation, l’artisanat est de plus en plus copié par les voisins maghrébins et même la Chine.
Une réduction d’asymétrie d’information entre les exposants d’artisans et leurs clients doit également se faire car la communication ne facilite pas la visibilité des produits marocains lors d’expositions ou foires.
Face à un secteur bancaire qui ne joue pas son rôle d’investissement dans l’économie réelle, les artisans ont bien dû mal à confondre tradition et créativité pour rester compétitif sur le marché.
Exportations : Quel résultat ?
Les exportations des produits d’artisanat ont enregistré en 2016 un taux de croissance de 16%, jamais atteint durant les 15 dernières années. Cette performance montre que les efforts déployés pour la diversification des marchés se sont bien faits ressentir.
Les Etats-Unis sont devenus les plus grands clients de notre artisanat et des nouveaux clients dans l’UE font leur apparition : Belgique (+65%), Espagne(26%), Angleterre (+8%). Le Japon est aussi un marché en forte demande (+40%).
C’est le cas également pour les pays arabes où la demande des produits artisanaux marocains ne cesse de croître et des pays africains classés parmi les marchés demandeurs de l’artisanat marocain, allant dans le sens du renforcement de la coopération Sud-Sud.
Les vêtements traditionnels, la maroquinerie, les tapis et la poterie-pierre sont les produits artisanaux les plus exportés en 2016.
En volume, le chiffre d’affaire représente 79 millions de dirhams, ce qui signifie que l’artisanat reste un secteur à faible valeur ajoutée. A noter que l’axe Oujda-Nador est devenu le troisième fournisseur dépassant Fès mais restant derrière Casablanca et Marrakech.