Au fil des années, le Maroc, avec les efforts conjugués de la société civile et la volonté royale, a entamé le processus vers le changement en opérant des avancées significatives en matière de réformes législatives, sociales et politiques ainsi une dynamique en termes de changement, et s’est engagé à l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard des femmes.
En 2004 le roi Mohammed VI qui a fait de la justice, l’éducation et les droits de l’homme les piliers fondamentaux de son règne, a adopté l’une des initiatives libérales les plus importantes : un nouveau code de la famille (Moudawana–al–osra) visant à améliorer le statut de la femme au Maroc.
Ce dernier introduit des améliorations substantielles comme: la coresponsabilité des conjoints, l’élimination de la nécessité d’une tutelle pour le mariage , la capacité des femmes à demander le divorce, le changement d’âge du mariage qui passe de 15 ans à 18 ans, la polygamie reste autorisée mais avec le consentement de la première épouse, les mariages à l’étranger sont reconnus, la répudiation devient soumise à une autorisation du juge, l’obligation des deux conjoints de gérer mutuellement les affaires du foyer familial, le harcèlement sexuel tend à être puni par la loi et la fidélité mutuelle, de plus en 2006 le code autorise les femmes marocaines à transmettre la nationalité à leurs enfants.
En matière de vie politique les femmes obtiennent le droit de faire partie des listes électorales mixtes, et disposent d’une liste nationale aux élections législatives, pouvant obtenir au moins 10% des sièges parlementaire, qui s’ajoute au droit de vote des femmes qui a été instauré par le Roi Hassan II en 1960 au niveau des élections locales et en 1993 à l’échelle nationale, avec les premières femmes marocaines au Parlement.
Hassan II, a été le premier à nommer des femmes au gouvernement en 1997. Néanmoins, son mandat est connu populairement comme « les années de plomb », caractérisées par la quasi-disparition de l’État de droit et par la terreur causée par les fortes répressions de l’État contre les dissidents ou les personnes considérées comme dangereuses ou potentiellement dangereuses par l’ordre politique. Ces faits laisseront la position de la femme dans des conditions encore plus pénibles, la colonisation a donc été un facteur majeur qui a accentué la séparation entre les sexes.
L’évolution de la femme rencontre encore de vives oppositions dans les milieux religieux traditionalistes, quatorze ans après cette réforme, beaucoup continuent à grincer des dents, la réalité du quotidien, dans les tribunaux, dans la sphère privée, une contradiction entre les textes et les situations de certaines femmes, nous plonge dans une sorte de confusion. Le constat est amer : face aux problèmes de mentalités, d’application des lois, d’accès à l’information, de précarités économique et intellectuelle les Marocaines semblent avoir un long chemin à parcourir.