10 ans après l’adoption de l’Accord de Libre-Echange Maroc-Turquie, le partenariat souffre de relations commerciales inéquitables, de pratiques anticoncurrentielles et de concurrence déloyale.
Un forum d’investissement et d’affaires Maroc-Turquie est en cours de préparation pour les prochaines semaines. En effet, l’alliance commerciale entre les deux pays passe par des moments difficiles. Ces moments difficiles sont illustrés, par exemple, via une procédure contentieuse devant l’OMC. Ainsi, la coopération maroco-turque passe peut-être par ses pires moments depuis l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange en 2006. Les importations en provenance de la Turquie n’ont pas cessé d’augmenter pour dépasser le cap de 10,5 MMDH en 2015, alors que les exportations ne dépassent pas 3,3 MMDH. Cette situation engendre donc une situation de déficit commercial de plus de 7 MMDH même si le déficit se résorbe dans sa tendance.
De plus, l’Association marocaine des industries de textile et d’habillement (AMITH) souligne qu’elle dispose de preuves de concurrence déloyale et de pratiques anticoncurrentielles de la part des industriels turcs au Maroc.
Afin de pallier à des relations commerciales déséquilibrées, la CGEM et la confédération turque ont convenus de se rencontrer régulièrement comme l’ALE l’exige en favorisant des investissements productifs turcs au Maroc (BTP, renouvelable, pêche, santé, agro-alimentaire), créateurs d’emplois et accompagnant la transformation structurelle du Maroc. A noter que les deux pays disposent de la même vision pour le commerce avec les pays d’Afrique.
Enfin, il n’est pas surprenant de voir la Turquie exporter massivement au Maroc car la Turquie et le Maroc disposent de la même structure économique mais la Turquie a des avantages comparatifs révélés sur les produits (meilleure qualité, plus compétitif) que les deux pays produisent. Au final, le commerce maroco-turc peut être rééquilibrer en améliorant la compétitivité de nos produits et la productivité.