La « police des moeurs » frappe de nouveau.

Ces derniers mois, le plus beau pays du monde est le témoin de la publication de vidéos, toutes aussi scandaleuses les unes que les autres. Cette semaine, ce n’est ni une vidéo témoignant d’une tentative de viol, ni de violences conjugales, mais une vidéo montrant l’étendue de la sauvagerie d’une pseudo police religieuse qui a choqué les internautes.

En effet, une vidéo montrant une bande de truands rouant de coups un homme et une femme, à Safi, sous prétexte qu’ils porteraient « atteinte au Ramadan » a circulé sur la toile marocaine et a provoqué, encore une fois, l’indignation de l’ensemble de la toile marocaine.

On peut s’interroger quant à  la compatibilité de ce genre de comportement, digne de zones de non-droit, avec l’esprit de ce mois sacré, mais nous allons voir à travers cet article ce que le code pénal marocain prévoit comme réponse à ce genre d’ignominies.

Sur la vidéo, nous pouvons voir que les assaillants sont nombreux, et conformément à l’article 129 du code pénal du Royaume, « sont considérés comme complices d’une infraction qualifiée crime ou délit ceux qui, sans participation directe, à cette infraction ont procuré des armes, des instruments ou tout autre moyen qui aura servi à l’action sachant qu’ils devaient y servir ; avec connaissance, aidé ou assisté l’auteur ou les auteurs de l’action, dans les faits qui l’ont préparée ou facilitée ». Donc autant dire que l’auteur de la vidéo ainsi que tous les protagonistes présents, passifs ou actifs, encourent une sanction pénale.

Par ailleurs, conformément à l’article 400 du même code, « quiconque, volontairement, fait des blessures ou porte des coups à autrui ou commet toutes autres violences ou voies de fait, soit qu’ils n’ont causé ni maladie, ni incapacité, soit qu’ils ont entraîné une maladie ou une incapacité de travail personnel d’excédant pas vingt jours, est puni d’un emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 200 à 500 dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement. Lorsqu’il y a eu préméditation ou guet-apens ou emploi d’une arme, la peine est l’emprisonnement de six mois à deux ans et l’amende de 200 à 1000 dirhams ». La qualification de guet-apens, si elle est retenue par les juges, entrainera donc l’emprisonnement des protagonistes de la vidéo. Soulignons que les articles 401 et suivants modulent la peine en fonction de l’étendue des préjudices corporels subis.

Espérons que les autorités compétentes mettent la main rapidement sur ces malfrats, qui sous couvert de religiosité, commettent les pires des atrocités dans un mois où piété est censé être le mot clé.