Le Sultan Mohammed III a publié une déclaration pour établir des relations diplomatiques avec les Etats-Unis.
En décembre 1777, le sultan Sidi Mohammed Ben Abdullah tente de rechercher des relations diplomatiques avec la République américaine qui a récemment déclaré son indépendance en 1776. Dans le cadre d’une étape très bien étudiée, le Sultan a annoncé son désir de se lier d’amitié avec les États-Unis. Sa demande, comme l’indique le site web de l’Ambassade et du Consulat du Maroc au Royaume-Uni, visait à renforcer l’économie du pays grâce au commerce maritime.
A l’époque, l’Empereur «voulait établir un commerce maritime contrôlé par l’Etat comme une source de revenus nouvelle, plus fiable et régulière qui le libérerait de la dépendance aux services de l’armée permanente», rappelle la même source.
Le Maroc a, dans un premier temps, ouvert ses ports aux navires américains leur permettant de naviguer librement aux côtés des autres navires provenant de pays ayant signé des traités avec le royaume, comme la Russie, Malte, la Sardaigne, l’Allemagne et d’autres pays européens. La déclaration du Sultan a fait du Maroc le premier pays à reconnaître la légitimité des Etats-Unis en tant que république avec laquelle les relations commerciales et diplomatiques devraient être maintenues.
Cependant, les responsables américains, menés par Benjamin Franklin, n’ont pas répondu à la demande marocaine. Un an plus tard, à la suite de la première déclaration, le sultan Mohammed III a réédité une autre déclaration «tardivement apprise». «La déclaration du 20 février a été de nouveau envoyée à tous les consuls et marchands des ports de Tanger, Salé et Mogador, les informant que le Sultan avait ouvert ses ports aux Américains et à neuf autres Etats européens», a indiqué l’article.
La volonté du sultan de déployer des efforts pour attirer les Américains ne s’est pas arrêtée là. En 1778, Mohammed III nomme Etienne d’Audibert Caille, marchand de France, consul de toutes les nations non représentées au Maroc. Caille était occupé à écrire aux Américains et à leur faire savoir officiellement que le sultan était prêt à signer un traité commercial pour assurer leurs relations diplomatiques. Contrairement aux attentes, les tentatives de Caille ont été rencontrées par négligence, comme Benjamin Franklin ne lui faisait pas confiance.
Le nouveau consul écrivit au nom du sultan à Franklin en 1779 et au congrès la même année, ainsi qu’au représentant américain à Madrid. Toutes ces lettres sont tombées dans l’oreille d’un sourd, jusqu’en 1780, lorsque le Congrès américain a finalement répondu à la demande marocaine par une lettre qui disait:
«Nous, le Congrès des 13 Etats-Unis d’Amérique du Nord, avons été informés de la considération favorable de Votre Majesté aux intérêts des peuples que nous représentons, qui a été communiquée par Monsieur Etienne d’Audibert Caille de Salé, Consul des Nations étrangères non représentés les états de votre Majesté. Nous vous assurons de notre désir sincère de cultiver une paix et une amitié sincères et fermes avec Votre Majesté et de la rendre durable à toute la postérité. Si l’un des sujets de nos États venait aux ports des territoires de Votre Majesté, nous nous flatterions de recevoir le bénéfice de votre protection et de votre bienveillance. Vous pouvez vous assurer de toute protection et de toute assistance à vos sujets de la part de la population de ces États quand et où ils peuvent l’avoir en leur pouvoir. Nous prions Votre Majesté de jouir d’une longue vie et d’une prospérité ininterrompue. »
Après avoir reçu la lettre du Congrès, le Sultan a attendu deux ans pendant que les navires américains recevaient le même statut que les autres navires de commerce européens entrant dans les ports du Royaume.