Bien que l’intervention dans le Gourara-Touat-Tidikelt ne se produise pas avant la fin de 1899, une telle entreprise a été préparée en 1898 lorsque les Français ont subi deux défaites diplomatiques humiliantes aux mains des Britanniques, d’abord sur le Bas-Niger, puis sur Fachoda sur le Nil.
Dans les deux cas, la France avait été confrontée à des forces militaires supérieures dans les zones en litige et devant la menace d’une guerre imminente, elle avait cédé le pas aux exigences britanniques. Bien qu’aucune compensation ne puisse réellement atténuer la perte du rêve français d’un empire soudanais s’étendant de Dakar à Djibouti, les colonies du 14 juin 1898 et du 21 mars 1899 garantissaient que la Grande-Bretagne ne « s’opposerait ni ne se disputerait », de la France dans les zones situées à l’ouest du Soudan égyptien ou dans les zones situées au nord des territoires britanniques du Niger et de la Gold Coast. Selon l’interprétation générale, la France s’est vue refuser le droit de consolider sa position au Sahara.
Les ramifications internationales résultant de l’occupation des oasis sahariennes ont eu peu de conséquences inattendues. Après une vaine protestation dirigée contre les Français peu après l’occupation d’In Salah, le gouvernement marocain a demandé l’aide des autres puissances européennes qui, à leur tour, ont placé l’affaire sur les épaules de la Grande-Bretagne, force traditionnelle du maintien de la paix. « statut quo » au Maroc et seul État suffisamment puissant pour protester de manière significative contre les Français.
Mais la Grande-Bretagne était incapable et peu disposée à intervenir. Non seulement était-il impliqué dans la guerre des Boers en Afrique du Sud, mais à ce moment-là, il était évident que la stabilité politique de l’empire marocain se détériorait rapidement.
Cela est devenu particulièrement évident après que le jeune sultan Moulay Abd-el-Aziz, âgé de vingt ans, ait pris le contrôle du gouvernement marocain en mai 1900. Le maximum que les Britanniques voulaient alors faire pour aider les Marocains consistait simplement à obtenir une assurance des Français qu’ils n’utiliseraient pas leur conquête saharienne comme tremplin pour d’autres opérations militaires contre le Maroc.