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#EditoDeMexico12 : La cybercriminalité, un domaine à renforcer pour la sécurité et la souveraineté du Royaume

Chaque semaine, retrouvez l’Edito de Mexico sur DiscoveryMorocco.net dont l’auteur est Mohamed Badine El Yattioui, docteur en Science Politique de l’université de Lyon (France). Spécialiste des questions de sécurité globale et de gouvernance globale, il enseigne à la UDLAP (Universidad De Las Américas Puebla) au Mexique et à l’Université Jean Moulin Lyon III. Il préside le think-tank NejMaroc, Centre Marocain de Recherche sur la Globalisation qui publie une revue semestrielle et qui organise des événements dans différents pays et dirige le Séminaire Permanent sur le monde musulman (Observatorio sobre el mundo musulman) ILM .

Mardi soir a eu lieu, le Séminaire de mon université, la UDLAP, dédié aux questions Sécurité Nationale. Le thème était “les menaces transnationales: crime organisé et cyber sécurité » et l´évènement a eu lieu à Mexico dans les locaux de la UDLAP Jenkins, en partenariat avec le William J. Perry Center For Hemispheric Defense Studies de la National Defense University de Washington. J´ai eu la chance de modérer le débat entre les deux invités, professeurs au sein de cette dernière institution dépendant du Secrérariat à la Défense, Celina Realuyo et Boris Saavedra.

Suite à cette discussion passionnante, focalisée sur les Amériques, je me suis demandé comment se situait le Maroc face aux menaces criminelles sur le plan numérique.

Une stratégie nationale de cybersécurité demande une vision à long terme. Selon l’édition 2018 du Global Cybersecurity publié par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), le Maroc fait partie du groupe des pays de la region MENA ayant des capacités pour faire face face aux menaces cybernétiques (avec l’Egypte, les Emirats Arabes Unis, Oman et l’Arabie Saoudite).

La cybercriminalité est le résultat du développement des technologies numériques et de leur mauvais usage. Elle se décline de différentes manières et va du piratage des comptes bancaires (des individus et des entreprises) à la pédopornographie. Si chaque pays se doit de definir sa stratégie, répondant à ses priorités en matière de sécurité nationale, une coopération entre les Etats est obligatoire du fait de la nature des menaces.

La base de toute politique en terme de cybersécurité doit se baser sur l´éducation. Si le Maroc est parvenu à attirer des investissements et à signer des conventions en vertu desquelles les entreprises s’engagent à employer la main d’œuvre locale, il manque néanmoins de compétences spécialisées. Des partenariats public-privé (PPP) sont à envisager car la protection des données, par exemple, va devenir un enjeu fondamental.

De plus, le potentiel technologique du Maroc, et de la región MENA, en comparaison avec les pays émergents, notamment asiatiques, demeure trop faible. La part des industries technologiques dans le PIB est d´à peine 15% dans la región MENA contre 35% dans ces pays émergents. Ce chiffre est intéressant car d’après une étude menée par le programme Cybersecurity Ventures, 3,5 millions d’emplois dans la cybersécurité seront vacants d’ici 2021 dans le monde entier. Le Maroc se doit d´y penser et de se placer.

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