Chaque semaine, retrouvez l’Edito de Mexico sur DiscoveryMorocco.net dont l’auteur est Mohamed Badine El Yattioui, docteur en Science Politique de l’université de Lyon (France). Spécialiste des questions de sécurité globale et de gouvernance globale, il enseigne à la UDLAP (Universidad De Las Américas Puebla) au Mexique et à l’Université Jean Moulin Lyon III. Il préside le think-tank NejMaroc, Centre Marocain de Recherche sur la Globalisation qui publie une revue semestrielle et qui organise des événements dans différents pays et dirige le Séminaire Permanent sur le monde musulman (Observatorio sobre el mundo musulman).
Malgré un PIB par habitant en augmentation et une inflation très bien maîtrisée sur les dix dernières années, beaucoup de Marocains continuent de vivre sous le seuil de pauvreté. La faute à un chômage s’approchant toujours un peu plus des 10% des actifs une croissance toujours trop faible pour créer des emplois durables.
Si les effectifs scolarisés et le taux d’alphabétisation vont dans le bon sens, cela reste trop lent pour répondre aux besoins de l’économie marocaine, malgré l’augmentation du nombre de stagiaires. De plus, l’enseignement public souffre de nombreux maux et d’une inadéquation avec les nécessités de la globalisation.
D’un point de vue démographique, le Maroc semble réaliser sa transition avec un taux de natalité proche des 2 enfants par femme. L’âge du mariage des femmes autour de 25 ans et l’amélioration de leur scolarisation y est pour beaucoup.
Si le Maroc a considérablement avancé en termes d’infrastructures sur les dix (voir vingt) dernières années, il lui reste à mettre en place de véritables politiques publiques redistributives. Pour cela, un changement de modèle économique et social sont nécessaire. Sortir de la rente et proposer une véritable économie de marché avec une politique sociale ambitieuse. Tels sont les défis du Maroc pour la prochaine décennie. Libérer les énergies du secteur privé et créer un système de reddition des comptes pour le secteur public.