Mohamed Badine El Yattioui, docteur en Science Politique de l’université de Lyon (France). Spécialiste des questions de sécurité globale et de gouvernance globale, il enseigne à la UDLAP (Universidad De Las Américas Puebla) au Mexique et à l’Université Jean Moulin Lyon III. Il préside le think-tank NejMaroc, Centre Marocain de Recherche sur la Globalisation qui publie une revue semestrielle et qui organise des événements dans différents pays et dirige le Séminaire Permanent sur le monde musulman (Observatorio sobre el mundo musulman) ILM.
Alors que débute 2021, petit flashback sur l’année qui vient de se terminer.
La grande victoire du Royaume a été la reconnaissance de la marocanité du Sahara par le président américain Donald Trump en décembre. Première fois qu’un membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies le fait. L’arrivée au pouvoir de Joe Biden peut être vue comme une menace. Néanmoins, l’ouverture d’un consulat à Dakhla et les accords bilatéraux signés entre octobre et décembre rendront difficile un retournement de situation. Le Maroc est considéré comme un partenaire majeur en Afrique par les Américains.
Par ailleurs, presque vingt pays ont ouvert des consulats dans les Provinces du Sud, dont récemment les Émirats Arabes Unis, Bahreïn et Haïti. Le Maroc a décidé de passer par la reconnaissance bilatérale du fait du blocage actuel du processus onusien.
Autre victoire marocaine : l’ouverture à Rabat d’un Observatoire africain des migrations, dont le but est de collecter, d’analyser et d’échanger des informations entre les pays du continent. La force du Maroc sur cette question découle de sa position géographique mais aussi de l’implication du Souverain, tant sur le plan national que régional.
Si la « normalisation » avec Israël a pu surprendre certains et si elle semble être liée à la reconnaissance américaine évoquée plus haut, les choses semblent plus compliquées. Des bureaux de liaison ont existé entre les deux pays, entre 1994 et 2000, et les échanges commerciaux n’ont cessé d’augmenter malgré leur fermeture. La cause palestinienne reste une priorité pour le Maroc mais la realpolitik semble exiger une reprise des relations. A suivre…
Les défis sont nombreux sur le plan diplomatique pour cette année 2021. Nous les analyserons lors des prochains éditoriaux.