Mohamed Badine El Yattioui, docteur en Science Politique de l’université de Lyon (France). Spécialiste des questions de sécurité globale et de gouvernance globale, il enseigne à la UDLAP (Universidad De Las Américas Puebla) au Mexique et à l’Université Jean Moulin Lyon III. Il préside le think-tank NejMaroc, Centre Marocain de Recherche sur la Globalisation qui publie une revue semestrielle et qui organise des événements dans différents pays et dirige le Séminaire Permanent sur le monde musulman (Observatorio sobre el mundo musulman) ILM.
Les succès s’enchaînent pour la diplomatie marocaine. Après la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara la semaine dernière, c’est sur la question migratoire que le Royaume a fait mouche.
Vendredi 18 décembre, à Rabat, l’Observatoire africain des migrations a été inauguré par le ministre des Affaires Etrangères, Nasser Bourita et la Commissaire aux Affaires Sociales de l’Union Africaine, Amira El Fadil. Son but est de collecter, d’analyser et d’échanger des informations entre les pays africains dans ce domaine.
Nasser Bourita a précisé que « cette inauguration intervient, aussi, à quelques jours du 2è anniversaire du Pacte Mondial pour des migrations sûres, Ordonnées et régulières que nous avions adopté à Marrakech, il y a deux ans ». Il a également précisé que le Pacte de Marrakech et l’Observatoire africain sont complémentaires, à des échelles différentes.
La force du Maroc sur la question migratoire découle non seulement de sa position géographique (pays africain le plus proche de l’UE) mais aussi de l´implication du Roi Mohammed VI. Sur cette question le Maroc mène une politique exemplaire, ce qui permet au Souverain de se positionner en tant que leader en matière des questions migratoires en Afrique.
Lors de son discours devant le 28ème sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba en 2017, il avait marqué les esprits en affirmant: « Certains avancent que, par cet engagement, le Maroc viserait à acquérir le leadership en Afrique, Je leur réponds que c’est à l’Afrique que le Royaume cherche à donner le leadership ».
Le caractère proactif de la diplomatie marocaine sur cette question lui permet donc d’obtenir que le siège de cette institution soit à Rabat. La question migratoire en Afrique sera l’une des clés de la gouvernance régionale du fait de sa complexité multifactorielle (démographie, économie, sécurité, environnement) et de son impact sur les sociétés.