AccueilMonde#EditoDeMexico 81 : Maroc/Mali: radiographie d'une relation fraternelle

#EditoDeMexico 81 : Maroc/Mali: radiographie d’une relation fraternelle

Mohamed Badine El Yattioui, docteur en Science Politique de l’université de Lyon (France). Spécialiste des questions de sécurité globale et de gouvernance globale, il enseigne à la UDLAP (Universidad De Las Américas Puebla) au Mexique et à l’Université Jean Moulin Lyon III. Il préside le think-tank NejMaroc, Centre Marocain de Recherche sur la Globalisation qui publie une revue semestrielle et qui organise des événements dans différents pays et dirige le Séminaire Permanent sur le monde musulman (Observatorio sobre el mundo musulman) ILM.

Le coup d’Etat survenu le 18 août dernier contre le président malien Ibrahim Boubacar Keita (IBK) interpelle beaucoup de monde et préoccupe le Maroc. Hassan II parlait de « l’exception malienne ».

« Le Royaume du Maroc suit avec préoccupation les événements en cours depuis quelques heures au Mali (Ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Étranger). Le Royaume du Maroc, attaché à la stabilité dans ce pays, appelle les différentes parties à un dialogue responsable, au respect de l’ordre constitutionnel et à la préservation des acquis démocratiques afin d’éviter tout retour en arrière préjudiciable au peuple malien », affirme un communiqué du Ministère des Affaires Etrangères. Notons que le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union Africaine a annoncé la suspension du Mali de l’organisation régionale jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel.

Le colonel Assimi Goita, président du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) a exprimé sa “profonde gratitude” au Roi Mohammed VI pour le rôle joué par le Royaume dans le dénouement de la crise que traverse son pays, lors d´une audience accordée à l’ambassadeur du Maroc à Bamako. Hassan Naciri a été le premier diplomate à prendre contact avec le CNSP le jeudi 20 août. Selon le président du CNPS, la transition politique fera l’objet de débat entre les différentes composantes de la société malienne.

Le Royaume, en dépit de l’absence de frontières, entretient des relations profondes avec le Mali. Les deux visites royales en 2013 et 2014 ont permis la conclusion d’un certain nombre d´accords dans de larges domaines (finance, commerce, culture, religion). Le partenariat en est sorti renforcé.

Le Maroc a des raisons géostratégiques de vouloir la stabilité du Mali. Si ses motivations sont également axées sur la sécurité régionale, stopper l’intégrisme armé au Sahel est une de ses priorités. Sa carte principale est la légitimité religieuse du Souverain. Ses bourses religieuses offertes aux Maliens pour qu’ils puissent étudier dans les universités du Royaume en sont un exemple. Elles leur garantissent une formation religieuse poussée, ancrée dans le malikisme.

IBK est libre. La diplomatie marocaine restera attentive à l’évolution de la situation dans ce pays. Géostratégie et fraternité l’expliquent.

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