Chaque semaine, retrouvez l’Edito de Mexico sur DiscoveryMorocco.net dont l’auteur est Mohamed Badine El Yattioui, docteur en Science Politique de l’université de Lyon (France). Spécialiste des questions de sécurité globale et de gouvernance globale, il enseigne à la UDLAP (Universidad De Las Américas Puebla) au Mexique et à l’Université Jean Moulin Lyon III. Il préside le think-tank NejMaroc, Centre Marocain de Recherche sur la Globalisation qui publie une revue semestrielle et qui organise des événements dans différents pays et dirige le Séminaire Permanent sur le monde musulman (Observatorio sobre el mundo musulman) ILM.
“La difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d’échapper aux idées anciennes” (Keynes)
La phrase du grand économiste représente bien la situation actuelle du Maroc suite aux deux discours royaux. Il s´agit de l´une des principales difficultés à laquelle sera confrontée la commission sur le développement. Sortir des idées conventionnelles et se permettre la créativité. Proposer des programmes originaux en terme d´objectifs et de financements.
Les priorités doivent, selon moi, se concentrer autour des domaines suivants: éducation, santé, Etat de Droit, développement économique, réforme fiscale. L´objectif sera de combiner trois choses: l’efficacité économique, la justice sociale et la liberté politique (Keynes).
En attendant la nomination de ses membres et de son président, il semble nécessaire de réfléchir à la notion de gouvernance. Terme souvent utilisé mais peu explicité, il est fondamental de le definir.
La « bonne gouvernance » se caractérise par la transparence de l’action publique, le contrôle de la corruption, le libre fonctionnement du marché, la démocratie et l’État de droit. Cette « bonne gouvernance » s’est imposée comme un impératif des politiques de développement depuis plus de trente ans (Nicolas Meisel and Jacques Ould Aoudia). SM le Roi souhaite “un nouveau contrat social” basé sur une “approche participative et inclusive” afin de le rendre “authentiquement marocain”. On peut donc considérer que le préalable à la définition de la stratégie de développement est la réforme de la gouvernance. Les politiques publiques marocaines doivent donc se doter de spécialistes sur le plan théorique mais aussi technique.
La régionalisation avancée devient donc une priorité. Elle devra permettre de redéfinir les fonctions et les responsabilités entre gouvernement et élus locaux. La déconcentration des services de l´Etat doit également se poursuivre.
L’intelligence territoriale devient donc une nécessité comme outil d’aide à la décision pour les collectivités. Elle permet la mise en oeuvre des outils de l’intelligence économique (veille, benchmarking), au service du développement économique, de la compétitivité et de l’attractivité d’un territoire.
Le Maroc fait face à de grands défis en terme de développement. Il ne peut se passer de revoir en parallèle la gouvernance.