Chaque semaine, retrouvez l’Edito de Mexico sur DiscoveryMorocco.net dont l’auteur est Mohamed Badine El Yattioui, docteur en Science Politique de l’université de Lyon (France). Spécialiste des questions de sécurité globale et de gouvernance globale, il enseigne à la UDLAP (Universidad De Las Américas Puebla) au Mexique et à l’Université Jean Moulin Lyon III. Il préside le think-tank NejMaroc, Centre Marocain de Recherche sur la Globalisation qui publie une revue semestrielle et qui organise des événements dans différents pays et dirige le Séminaire Permanent sur le monde musulman (Observatorio sobre el mundo musulman) ILM.
SM le Roi Hassan II écrivait, en 1976, dans Le Défi : « Le Maroc ressemble à un arbre dont les racines nouricières plongent profondément dans la terre d’Afrique et qui respire grâce à son feuillage bruissant aux vents d’Europe… Aujourd’hui le Maroc reprend la place qui était géographiquement, historiquement, politiquement la sienne : il est redevenu une nation de synthèse, une communauté de liaison entre l’Orient et l’Occident ». La politique étrangère consolidait sa position sur le plan national et international, comme nous le verrons.
Le contexte de Guerre Froide qui a marqué une grande partie de son règne a forcément eu une influence sur ses décisions et ses choix. Tout comme le nationalisme arabe durant la première partie. Le Roi eut alors l´idée en 1965 d´une conférence islamique afin de faire contre poids à cette idéologie. Du 22 au 25 septembre 1969, il organisa à Rabat la première Conférence islamique dans l’histoire du monde musulman. Cela lui permit de s’ériger en interlocuteur privilégié du monde occidental et de servir de médiateur dans le conflit avec Israel. Mais également de recevoir le Pape Jean-Paul II à Casablanca en 1985. Hassan II obtint donc une position très importante dans le système international, sans lien avec le poids économique ou militaire du Royaume, du fait de sa connaissance profonde des relations internationales et de ses décisions audacieuses.
La récupération du Sahara marocain fut une thématique centrale de sa politique étrangère à partir de 1975 et de la fameuse Marche Verte. La conséquence fut une porte claquée en 1984, celle de l´OUA, et une diplomatie centrée sur cette priorité nationale, sur le plan bilateral et multilateral.
Le système décisionnel entérine la « suprématie royale». Le Roi est le seul habilité à élaborer la stratégie nationale en matière de la politique étrangère (avec l´appui de quelques conseillers comme Reda Guedira). Un domaine réservé toujours d´actualité et qui permet d´éviter les oppositions partisanes stériles.