#EditoDeMexico 26: Une zone de libre-échange continentale africaine et après ?

Chaque semaine, retrouvez l’Edito de Mexico sur DiscoveryMorocco.net dont l’auteur est Mohamed Badine El Yattioui, docteur en Science Politique de l’université de Lyon (France). Spécialiste des questions de sécurité globale et de gouvernance globale, il enseigne à la UDLAP (Universidad De Las Américas Puebla) au Mexique et à l’Université Jean Moulin Lyon III. Il préside le think-tank NejMaroc, Centre Marocain de Recherche sur la Globalisation qui publie une revue semestrielle et qui organise des événements dans différents pays et dirige le Séminaire Permanent sur le monde musulman (Observatorio sobre el mundo musulman) ILM.

L’Union africaine, à Niamey (Niger), a adopté, le 8 juillet, le traité de création de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), dont le Maroc a été l’un des premiers signataires.

En juillet 2020, le démantèlement tarifaire débutera au niveau régional. Un nouveau modèle pour le commerce et le développement du continent pourrait enfin se mettre en place.

L’objectif est de stimuler le commerce, l’industrie et la croissance. et le bien-être des pays africains. Mais les coûts d’ajustement à court terme pourraient compliquer la chose, selon certains économistes. Nous parlons d’un marché de 54 pays et de 1,2 milliard de personnes.

Une question importante existe. Comment la zone continentale va-t-elle s’articuler avec les communautés économiques comme le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa) et la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) ? Le Maroc qui envisagerait d’intégrer la CEDEAO devrait y penser.

Créer un marché commun protecteur et développer l’industrie africaine sont des objectifs ambitieux mais nécessaires. Au delà d’une simple zone de libre-échange.

Reste la question de l’articulation entre « petits » et « grands » pays d’un point de vue économique. La question de la spécialisation se posera pour les premiers inéluctablement.

Le Maroc, du fait de la politique africaine de SM le Roi, pourra jouer un rôle central dans ce nouvel espace commercial. Il en a les atouts et pourrait aller y chercher des points de croissance.

Pour terminer, Nasser Bourita a très bien exposé l’incongruité de la « RASD »: elle n’est ni légitimement ni légalement fondée à être partie prenante, elle n’a pas de territoire, à part les camps de Tindouf, en Algérie, elle n’a pas de douane, pas de monnaie, sauf le dinar algérien, et n’est membre d’aucune communauté régionale.