La bataille de l’eau dans le monde : Que doit faire le Maroc ?

La guerre de l’eau va-t-elle allumer la mèche ? De nombreux auteurs ont développés la thèse selon laquelle l’eau et sa possession sera une des sources de conflit majeur pour le 20ème siècle mais surtout pour le 21ème siècle. Il suffit de taper l’expression « guerre de l’eau » dans votre moteur de recherche préféré pour prendre conscience du nombre d’articles s’intitulant : « la guerre de l’eau aura-t-elle lieu ? »

L’inquiétude est d’autant plus justifiée que les ressources en eau douce (2% de l’eau contenue sur la planète) s’amenuisent et que, surtout, la demande flambe. D’ici à 2030, les ressources d’eau douce disponibles seront de 40% inférieures à la demande. Lorsque la demande est plus forte que l’offre, les prix ont tendance à augmenter.

Selon l’ONU, 263 réserves d’eau (fleuves, lacs, rivières ou nappes phréatiques…), représentant 60% des réserves d’eau douce de la planète, sont partagées entre au moins deux pays. Des « bassins internationaux » qui peuvent très vite cristalliser les crispations dès que l’approvisionnement en eau ne coule plus de source.

Dans un contexte de réchauffement climatique, l’Afrique sera fortement pénalisée du fait que la majorité de sa main d’oeuvre subsiste grâce à l’agriculture où l’eau est indispensable pour les cultures. De plus, le risque de famine explose dans de nombreux pays : Kenya, Nigeria, Soudan du Sud, Somalie, Ethiopie etc.

L’eau est élément indispensable non seulement à la consommation humaine mais aussi à l’agriculture (qui représente 70% de la consommation d’eau douce mondiale) mais aussi à l’industrie (pour la production d’énergie mais aussi pour l’industrie minière, chimique, textile, etc.). Les besoins, et tout particulièrement des pays émergents, vont donc très fortement augmenter dans les années qui viennent pour accompagner leur croissance économique. De quoi faire craindre une explosion de la violence liée à la possession d’eau ?

L’eau est rarement la cause réelle d’un conflit entre pays mais facteur aggravant. C’est le cas par exemple entre Israël et ses voisins qui, outre leurs sources de conflit bien connues, s’affrontent aussi sur le partage des eaux du Jourdain ou encore sur certaines nappes phréatiques. Un des déclencheurs de la guerre des Six Jours est le projet de détournement du Jourdain.

La possession de ressources d’eau explique aussi en partie certains choix géostratégiques fait des par des Etats. Le Tibet est ainsi la quatrième réserve d’eau douce au monde et est la source des cinq principaux fleuves d’Asie, le Brahmapoutre, le Mékong, l’Indus, le Fleuve Jaune et le Yangtsé (Fleuve bleu). Les nombreux projets de barrages qui naissent régulièrement dans les arcanes du pouvoir chinois font ainsi trembler toute la région.

1 – Quelles sont les mesures à prendre ? 
a) La transformation de l’eau de mer en eau douce et potable : Grâce à des usines de désalement d’eau de mer, l’eau de mer peut être transformé en eau douce et potable. En effet, un stockage peut également se faire et faire circuler l’eau via des pipelines pour soutenir l’agriculture irriguée.
b) Le recyclage des eaux usées : Le traitement des eaux usées génère de nouvelles ressources en eau. L’ONU prévient que la demande d’eau devrait augmenter de 50%. Cependant, la politique mondiale de l’eau est davantage basé sur des politiques de court-terme où l’idée de l’approvisionnement dépasse celle de la gestion de long terme ainsi que son utilisation
c) Utiliser les connaissances scientifiques : Grâce aux satellites de la NASA, il est possible de repérer des zones aquifères. Par conséquent, il est possible d’établir des puits pour soutenir la demande mondiale, préserver des emplois et la subsistance de millions d’êtres humains sur cette planète.