Procès d’Amira Bouraoui : 10 ans requis contre l’opposante

Un procès tenu le 31 octobre 2023

Le procès de l’opposante algérienne Amira Bouraoui s’est tenu le 31 octobre 2023 au tribunal de Constantine. Amira Bouraoui, une médecin et militante, avait fui l’Algérie clandestinement en février dernier. Elle est allée en France en passant par la Tunisie. Elle a bénéficié de la protection diplomatique française en raison de sa double nationalité. Cette évasion avait provoqué une crise diplomatique entre l’Algérie, la France et la Tunisie.

Le parquet a requis des peines sévères, notamment 10 ans de prison ferme assorties d’une amende d’un million de dinars. Un mandat d’arrêt international est requis à l’encontre d’Amira Bouraoui. Le tribunal a également requis une peine de 5 ans de prison. Une amende de 500 000 dinars pour Ali Takaida, un agent de la Police des Frontières (PAF), actuellement en détention est requis. De plus, le parquet a demandé 3 ans de prison ferme et 300 000 dinars d’amende pour Mustapha Benjamaa, Djamel Miassi, Yacine Bentayeb et Khadidja Bouraoui, bien que cette dernière soit sous contrôle judiciaire.

Il est important de noter que toutes ces personnes n’ont joué aucun rôle dans l’évasion d’Amira Bouraoui. Les juges ont écarté les accusations idéologiques et complotistes formulées par le régime algérien. Le focus est fait sur des individus n’ayant aucun lien avec les activités ou les opinions politiques d’Amira Bouraoui.

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Amira Bouraoui en fuite

Un autre procès lié à cette affaire s’est déroulé la semaine précédente (jeudi) devant la Cour de Constantine. Le chercheur Raouf Farah et le journaliste Mustapha Benjamaa ont été condamnés à des peines de prison. Ces peines sont de 20 mois de prison, dont huit mois fermes, pour « perception de fonds de l’étranger ». Raouf Farah a été libéré le jour même, mais Mustapha Benjamaa, bien qu’ayant purgé sa peine, est maintenu en détention. Cela en raison de son placement en mandat de dépôt dans l’affaire pour laquelle il a été jugé le 31 octobre.

Depuis la fuite d’Amira Bouraoui en février, de nombreuses personnes soupçonnées d’avoir aidé à quitter l’Algérie ont été arrêtées, dont le journaliste Mustapha Benjamaa. Ces arrestations ont suscité des critiques de la part de plusieurs organisations de défense des droits humains. Ils ont appelé à la libération immédiate des détenus et à l’abandon des poursuites judiciaires contre les opposants politiques, les journalistes et les blogueurs.

Le procès d’Amira Bouraoui a lieu dans un contexte de répression croissante en Algérie. Le pays est marqué par des arrestations massives de manifestants, d’opposants politiques et de journalistes depuis le début du mouvement de protestation populaire connu sous le nom de Hirak en 2019. La pandémie de COVID-19 a également été utilisée comme prétexte pour restreindre les droits humains et la liberté de la presse en Algérie.

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