Chaque semaine, retrouvez l’Edito de Mexico sur DiscoveryMorocco.net dont l’auteur est Mohamed Badine El Yattioui, docteur en Science Politique de l’université de Lyon (France). Spécialiste des questions de sécurité globale et de gouvernance globale, il enseigne à la UDLAP (Universidad De Las Américas Puebla) au Mexique et à l’Université Jean Moulin Lyon III. Il préside le think-tank NejMaroc, Centre Marocain de Recherche sur la Globalisation qui publie une revue semestrielle et qui organise des événements dans différents pays et dirige le Séminaire Permanent sur le monde musulman (Observatorio sobre el mundo musulman) ILM.
SM le Roi souhaitait voir changer les méthodes de travail tout comme les acteurs. De nouveaux responsables capables de mener à bien les chantiers d’envergure avec une nouvelle philosophie et de nouvelles techniques. SM le Roi souhaite instaurer une culture du résultat au sein des structures publiques afin de répondre aux attentes des Marocains. Cette volonté royale vise à sortir des pesanteurs administratives qui freinent le développement économique et social du pays.
SM le Roi a insisté sur le nouveau modèle de développement qu’il souhaite mettre en œuvre lors de ses deux derniers discours. Une commission, avec des profils divers comme il l’a souligné, sera chargée de faire des propositions. Mais la mise en oeuvre restant à la charge du gouvernement il fallait opérer un remaniement.
Si tous les partis politiques ont retenu leur soufflé, le plus inquiet était le PJD, très critiqué pour son inefficacité. Conséquence, des profils “technocrates” ont été appelés.
Le PJD est minoritaire face aux autres partis de la majorité et a vu le départ de son allié depuis 2011, le PPS (désormais les rangs de l’opposition). Ce remaniement répond aussi à une volonté royale de mettre sur pied un « gouvernement resserré » de 23 ministres au lieu de 39. Il est le plus ramassé, espérons qu´il soit efficace. La suppression des secrétariats d’Etat est une bonne nouvelle.
Avec de nouveaux visages, nous avons une équipe rationnalisée, où de nombreux départements ont disparu comme le ministère de la Communication et celui des affaires générales et de la gouvernance. Ce dernier verra ses attributions rattachées au ministère des Finances. La question de la gouvernance et de la réforme de l´administration est prioritaire afin de la rapprocher des citoyens et de faire sauter les verrous bureaucratiques qui freine le développement du pays et sa croissance. Les centres régionaux d´investissement devront voir leurs compétences élargies et leurs personnels gagner en compétence.
Par ailleurs, un équilibre semble avoir été trouvé entre respect des urnes et nouvelles compétences. Nous souhaitons bonne chance à Driss Ouaouicha, ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui présidait l’Université Al Akhawayn d’Ifrane, pour moderniser les universités publiques et les ouvrir aux enjeux du XXIe siècle.