Un point sur le chômage au Maroc

Le Haut-commissariat au plan marocain a publié une étude assez complète sur la situation du taux de chômage dans la population active marocaine pour le premier trimestre 2019.

L’économie marocaine a durant les trois premiers mois de l’année créée 15 000 emplois, ce qui est surtout dû au milieu urbain, alors que le milieu rural a perdu 94 000 emplois. Mais c’est cependant dans la ruralité que le taux de chômage est le plus bas, avec un taux de 3,8 % contre 3,5 % pour la même période en 2018. En ville, le taux de chômage s’est réduit de 15,6 % à 14,5 %, et au niveau national, le bilan est positif avec un recul du taux de chômage de 10,5 % à 10 %.

Les femmes, les jeunes et les plus diplômés.     

Le taux de chômage est toujours très élevé pour les femmes, les jeunes et les plus diplômés, ce qui est un problème récurrent et structurel pour le Maroc. Il a été de 24,1 % pour les jeunes de 15 à 24 ans, de 14,7 % pour les femmes et de 17,1 pour les personnes détenant un diplôme. Il faut noter tout de même que ces chiffres s’améliorent par rapport à l’année dernière, mais avec un rythme peu soutenu pour résorber ce taux de chômage à court terme.

Les services, moteur de l’emploi.

Le volume d’emploi dans le secteur des services s’est accru, entre le 1er trimestre de 2018 et la même période de 2019, de 144.000 postes au niveau national, 85.000 postes en milieu urbain et 59.000 en milieu rural. Ces nouveaux postes ont été créés principalement par les branches du commerce de détail, de restauration et hôtellerie et des services personnels et domestiques. Le secteur de l’industrie dont l’artisanat est un peu faible, avec la création de seulement 4000 postes. Mais c’est bien dans le secteur de l’agriculture, de la pêche et de la foret, que l’économie marocaine pèche avec une perte de 152 000 postes par rapport au premier trimestre 2018.

Chômage de longue durée, de première insertion et sous-emploi.

Près de 6 chômeurs sur 10 sont à la recherche de leur premier emploi. Plus des deux-tiers des chômeurs le sont depuis une année ou plus. D’un autre côté, 22,8% des chômeurs se sont retrouvés dans cette situation suite à des licenciements ou l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur. Le sous-emploi est toujours très présent malgré une baisse du volume des actifs occupés en situation de sous-emploi, entre le premier trimestre de 2018 et la même période de 2019, de 1.090.000 (10%) à 1.048.000 (9,6%) personnes au niveau national. Le chômage se concentre essentiellement sur les cinq régions les plus peuplés du Maroc avec 72,2%, mais les taux de chômage les plus élevés sont observés dans les régions de Guelmim-Oued Noun (20,8%) et de l’Oriental (16,3%).

Par ailleurs, 6,7% des chômeurs, totalisant 81.000 personnes au premier trimestre de 2019, assurent être découragés par la recherche active d’un emploi. Il semble que la donnée la plus importante est là.