Dans son livre « Tribalisme et Berbère » de David M. Hart, il décrit par rapport à l’épine dorsale de la nation marocaine, selon lui:
Le premier axe, arabo-berbère, est essentiellement linguistique. L’arabe est la langue nationale du Maroc (et dans la Constitution de 1962, c’est devenu officiel), mais il n’est parlé comme langue maternelle que par environ 60 pour cent d’une population totale d’environ 27,5 millions de personnes (1996).
Le berbère est une autre langue (ou un groupe de dialectes étroitement liés) entièrement, celle ou celles de trois groupes tribaux différents, qui n’atteignent pas tout à fait le statut de minorités ethniques : tous (à l’exception des migrants récents dans les villes) vivent en terrain montagneux difficile, bien que seuls les deux de l’Atlas (Haut Atlas occidental et Anti Atlas dans le cas Tashilhit et Moyen Atlas et Haut Atlas central dans le Tamazight) soient spatialement contigu, tandis que celui du Rif est distinct des deux.
Le « berbère » et le » tribalisme » ne sont en aucun cas complètement coïncidents, mais ils ont néanmoins eu tendance à le devenir dans l’esprit des Marocains modernes. Les berbères représentent, en ce sens, à la fois l’élément le plus autochtone et, jusqu’à très récemment, l’élément le plus résistant et le plus conservateur de la population.
L’urbano-tribal (plutôt que simplement urbain-rural, parce que » rural » et » tribal » étaient pratiquement coïncidents au Maroc avant 1912), est de nature socio-économique. Toutes les villes étaient arabophones, mais les tribus étaient, en gros, moitié-moitié, les tribus arabophones tendant à être plus proches des centres urbains (dont les plus importantes étaient les capitales impériales traditionnelles de Fès, Meknès et Marrakech) et les berbères tendant à être plus éloignées des influences urbaines.
Il s’ensuit que l’autarcie tribale, proclamée haut et fort par un certain nombre d’auteurs antérieurs, est une erreur, car toutes les tribus ont non seulement toujours eu des relations économiques les unes avec les autres, mais aussi avec leurs voisins des villes. Le chef de tribu de la ville est un phénomène très ancien, même s’il se méfie des citadins.