C’est le moment ou jamais pour ces deux pays d’enfin se parler. Car en effet, l’émissaire de l’ONU pour le Sahara, Horst Khöler a envoyé une invitation au Maroc, à l’Algérie, à la Mauritanie et au « Polisario » pour ce qui semble être une table ronde les 5 et 6 décembre prochains à Genève. Les participants auront donc à proposer des sujets pour faire avancer le processus de paix dans la région.
Ainsi ce sommet, s’il a effectivement lieu, sera d’une importance politique, symbolique mais surtout juridique, car il y a une confrontation sur les termes pour désigner le rôle de l’Algérie dans ce différend régional.
Le Maroc milite depuis le début du conflit pour qu’on admette que l’Algérie est partie prenante afin l’intégrer dans le processus de négociation, mais celle-ci se refuse toujours à l’admettre alors que les faits sont à son désavantage, car le camp du Polisario est à Tindouf en Algérie, et ladite organisation ne subsiste que grâce à l’aide financière, militaire et diplomatique de l’Algérie.
Cependant, l’ONU a admis que l’Algérie participe au conflit pleinement et qu’il faut l’intégrer à la table ronde de décembre mais aussi à tous les pourparlers de paix pour arriver à une solution durable.
Donc une présence algérienne serait une reconnaissance officielle de sa participation plus qu’active à la question sahraouie, et montrerait une volonté de la part des représentants politiques algériens de négocier, de trouver un consensus.
Les pays concernés ont jusqu’au 31 octobre pour confirmer leur participation. Les délais sont resserrés car c’est un conflit qui stagne depuis les années 90 sur fond de rivalité régionale entre le Maroc et l’Algérie qui veut affaiblir son voisin par tous les moyens possibles, tout en ne se déclarant pas hostile à un pays qui a pu lui être très proche par le passé.
Bien qu’il semble qu’il ce ne soit pas question lors de cette rencontre de pourparlers de paix mais seulement d’une table ronde pour fixer les cadres des négociations. La volonté de l’ONU et des parties prenantes de faire avancer les choses, est tout de même un signe encourageant. Car la mission onusienne Minurso s’achèvera le 31 octobre et un renouvellement ne semble pas à l’ordre du jour, donc le temps presse.