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RIBAT AL FATH

Dans le livre de Janet L. Abu-Lughod, intitulé « Rabat : L’apartheid urbain au Maroc », décrit-elle :

Ribat al Fath est le nom correct de la capitale actuelle du Maroc, même si toutes les cartes, suite à la translittération française d’une mauvaise prononciation, l’indiquent comme Rabat. La traduction la plus littérale du nom est « Monastère de la Conquête », un titre qui était évidemment approprié pour ses fonctions initiales, d’abord comme une fortification de retraite religieuse contre une tribu hérétique dans son sud, et plus tard comme une zone de mise en scène pour « Abd Al-Mumin de la campagne prévue contre les forces chrétiennes en progression en Espagne.

Mais que cela soit voulu ou non, le nom symbolise aussi la nature contradictoire de la ville. C’est un double sens, un jeu de mots inconscient.

Les RBT, les radicaux racine dont dérive le ribat, évoquent l’acte de nouer, de nouer, d’attacher, de bander, et donc de protéger, de fortifier, ou de rester sous contrôle. Tous ces éléments suggèrent l’enfermement, la défensive.

Certes, Rabat partage de telles qualités de secret. Sa médina est protégée par d’épais murs, ses maisons traditionnelles se retournent vers l’intérieur, montrant un visage aveugle dans les rues ; ses hommes et ses femmes sont traditionnellement enveloppés dans des burnous à capuche ou Jalaba ; la société elle-même semble interagir sous la surface, derrière des portes closes. A Rabat, comme dans les autres villes marocaines, il y a une certaine tension feutrée qui projette des sentiments refoulés, introvertis.

Mais elle est modulée, à Rabat plus qu’à, par exemple, Fès ou encore Salé de l’autre côté du fleuve, par une certaine expansivité, une ouverture peu souvent associée au Maroc. Cette qualité est suggérée par la partie adjectivale du nom, Al-Fath, car les radicaux racine FTH impliquent l’ouverture, le commencement, la révélation, le déroulement, ainsi que l’entrée, la pénétration et donc la conquête.

La ville blanche, ouverte sur la mer bleue, est beaucoup moins dense qu’une ville du Moyen-Orient. Les brises fraîches le rafraîchissent en été. De larges esplanades sillonnent les nouvelles parties de la ville, et les pinèdes et les orangeraies précèdent de vastes étendues de terre incrustée. En fonction aussi, Rabat tend traditionnellement la main, l’orientation extérieure de la piraterie ayant depuis longtemps été supplantée par le commerce et maintenant les affaires étrangères.

Zineb SKARABI
Zineb SKARABI
Je me représente comme Ambassadrice du Maroc, j'écris sur mon pays et je le défends, je le découvre chaque fois où j'écris un article. Mon pays est riche avec de divers culture, Mon Maroc est à moi et à tous ceux qui l'aiment profondément. Hommage à mon père qui m'a toujours appris l'amour de la patrie. J'aime écrire sur l'histoire du Maroc en collectant des extraits des livres.
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