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Razzia : It’s still the same old story/ A fight for love and glory

Nabil Ayouch par ses précédentes réalisations de «Much Loved », « Les chevaux de Dieu » ou encore « Ali Zaoua » a confirmé son statut du réalisateur qui n’a pas froid aux yeux. Alors que d’autres évitent les tabous, lui a su en faire sa marque de fabrique.

Le film « Razzia » est une continuité dans cette logique, certains en se basant sur la bande d’annonce présument qu’il s’agisse d’une description très superficielle de tabous et une quête à la provocation gratuite.

Et bien détrompez vous mes chers, c’est tout sauf « Razzia ». Bien que semblable dans sa construction narrative à « Babel », Nabil y a apporté sa touche.

« Razzia » est 5 histoires parallèles, qui se rejoignent à un certain point du film, 5 réalités totalement différentes, 5 sociétés qui partagent la même ville, Casablanca.

Chacun des personnages a ses déceptions, ses craintes, et ses aspirations ; bien qu’ils aient tous le même point commun, un conservatisme tordu, des personnages qui se veulent conservateurs et « Wlad Lweqt ».

Si « Much Loved » se caractérisait par l’agressivité du discours et la colère qui s’y dégageait, sur « Razzia », le ton est plutôt serein, chose qui s’explique par un appel à une douceur,  à se poser les bonnes questions.

En regardant ces 5 histoires on se demande laquelle reflète le Maroc, est-ce celle d’un village paumé totalement isolé de la civilisation, celle des bidonvilles, ou carrément celle des beaux quartiers.

Ce film donne envie d’apaiser les douleurs d’une société fracturé, qui dans sa peine a oublié qui elle est ou était.

Dans ce film chaque marocain peut s’identifier à un des personnages, on peut être le macho, la/le Rebel, le mal aimé, le combattant, l’isolé, ou même le schizoconservateur.

La douleur silencieuse vivant dans chacun des personnages ne trouvera remède que dans la scène chaotique du film, où les mondes du film s’affrontent, ce choc tellement violent, terrifiant est libérateur, guérisseur, c’est cette scène qui va mettre à nu une société qui sous sa belle robe cache des balafres infectes.

Une chose est sûre, cette fois-ci Nabil Ayouch y a mis du cœur, il se met dans la peau du militant dans « Razzia », un militantisme qu’il mène contre l’hypocrisie qui hante une société qui se veut moderne occidentale tout en étant arabo-orientale, ce dilemme fait oublier à cette société qu’elle a toujours su être marocaine tolérante et ouverte.

 

 

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1 COMMENTAIRE

  1. Je trouve cet article très intéressant, apportant un regard très critique composé d’une réflexion assez riche.

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