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#EditoDeMexico 89 : Élections présidentielles en Bolivie. Quel impact pour le Maroc ?

Mohamed Badine El Yattioui, docteur en Science Politique de l’université de Lyon (France). Spécialiste des questions de sécurité globale et de gouvernance globale, il enseigne à la UDLAP (Universidad De Las Américas Puebla) au Mexique et à l’Université Jean Moulin Lyon III. Il préside le think-tank NejMaroc, Centre Marocain de Recherche sur la Globalisation qui publie une revue semestrielle et qui organise des événements dans différents pays et dirige le Séminaire Permanent sur le monde musulman (Observatorio sobre el mundo musulman) ILM.

A deux reprises, j’ai écrit des éditoriaux pour Discovery Morocco, consacrés à l’impact des changements politiques en Bolivie sur ses relations avec le Maroc. Ce pays reconnaissait la «RASD» depuis 1982. Le 20 janvier 2020, il a décidé de suspendre sa reconnaissance des séparatistes et de “rompre tous ses liens” avec eux. Il a adopté le principe de la “neutralité constructive” et affirmé “œuvrera désormais à soutenir les efforts déployés dans le cadre de l’Organisation des Nations unies, en vue d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, conformément aux principes et objectifs énoncés dans la charte des Nations unies”.

L’an dernier, l’ancien président Evo Morales, qui s’est dit menacé dans son pays après sa démission, a quitté son pays puis est parti au Mexique et en Argentine. Il a démissionné du fait de la grève générale et des manifestations, suite à sa réélection pour la quatrième fois. Le rapport de l’Organisation des Etats Américains (OEA) a parlé de « graves irrégularités ». La deuxième vice-présidente du Sénat, Jeanine Añez, est devenue présidente par intérim. Evo Morales était au pouvoir depuis 2006.

Le 18 octobre 2020, le Mouvement vers le socialisme (MAS) est revenu au pouvoir. Son candidat Luis Arce a été élu au premier tour face à Carlos Mesa, le candidat de droite. Luis Arce est également assuré d’avoir la majorité à la Chambre des députés et au Sénat. L’ancien ministre de l’économie de Morales prendra ses fonctions à la mi-novembre. Le processus électoral a été «transparent», selon Manuel Gonzalez, le chef de la mission d’observation de l’Organisation des Etats Américains (OEA).

Quel impact pour le Maroc ?

Le communiqué de janvier 2020 du ministère des Affaires Étrangères bolivien affirmait que “la Bolivie est déterminée à construire une relation renouvelée avec le Maroc, basée sur le respect mutuel de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires internes des deux pays”.

Le Maroc se doit de montrer dès aujourd’hui son envie de travailler avec le nouveau président afin d’instaurer un climat de confiance. Son expérience internationale est plus que limitée tant Morales centralisait les décisions en matière de politique étrangère.

Ce dernier était un soutien des séparatistes. Il sera intéressant de suivre les premier pas diplomatiques d’Arce. Un retour en arrière sur la question du Sahara marocain serait un coup dur pour les relations bilatérales. Elles ont besoin de confiance et de stabilité. Les deux se nourrissent mutuellement.

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